septembre, 2018

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Faut-il faire payer les arrêts maladie aux entreprises?

Faut-il faire payer les arrêts maladie aux entreprises ?

Sur un plan purement économique, je ne me risquerai pas à répondre.

Se pose la question de l’impact d’une telle mesure sur les arrêts maladie. Rappelons-nous qu’en France, 47% des actifs sont touchés par le stress, 20% des salariés souffrent de maladies chroniques qui représentent près de 10% des arrêts de travail et le coût des arrêts de travail s’élève à 8,7M€, chaque année.

De la responsabilité du salarié

Bien entendu, de nombreux stresseurs sont personnels. On ne demande pas à l’entreprise d’intervenir sur le stress causé par des problèmes de couple, par le petit dernier qui a caché du haschisch dans sa chambre, par l’ainé qui ne travaille pas assez depuis qu’il est en faculté ou par l’annonce d’un début d’Alzheimer diagnostiqué à votre beau-père.

Il est vrai aussi que le travail peut occasionner par son essence même du stress auprès de certaines personnes. J’ai expliqué, dans un autre article, l’importance pour la personne de travailler à son propre bien-être en essayant de mieux se connaître pour mieux comprendre comment il fonctionne et apprendre à mettre de la distance face à tous ces stresseurs personnels et professionnels.

De la responsabilité de l’entreprise

Pourtant, il est un stresseur que l’on trouve dans de nombreuses entreprises et qui est de la responsabilité de celles-ci : la perte de sens du travail que j’effectue. Pourquoi je fais ce que je fais ?

Rajoutons à cela un sentiment de manque de reconnaissance, l’impression de ne pas être entendu, de ne pas être payé à sa juste valeur, de ne pas participer à l’organisation de l’entreprise que ce soit en terme d’aménagement, de gestion de son temps ou de mise en place d’objectifs et nous trouvons là de nombreux jours d’arrêts maladie sans doute évitables.

Et si l’entreprise prenait le temps de vérifier qu’elle donne à tous les salariés une réponse suffisante à leurs trois besoins : stimulation, reconnaissance et structure.*

Un engagement budgétaire pour le bien-être plutôt que de payer les arrêts maladie

Même si je n’ai rien contre le babyfoot, la conciergerie, le yoga ou les ateliers de cuisine comme générateurs de bien-être, il faut maintenant que les dirigeants intéressés par la qualité de vie au travail de leurs salariés et concomitamment par la réussite de leur l’entreprise, mettent en place une réelle réflexion en profondeur.

Réflexion sur leur vision du travail dans leur entreprise aujourd’hui et dans dix ans, sur les valeurs qui guident la réussite de l’ensemble de l’entreprise, sur les réponses de l’entreprise aux exigences de respect de la planète et de ses habitants, sur la place de chaque salarié dans l’entreprise, sur la formation de ses managers, sur le sens qu’elle donne à chacun de son travail.

L’entreprise est d’abord une aventure humaine et le reflet de la société dans laquelle elle évolue. Elle est donc à l’image des salariés qui la composent et elle se doit aussi de répondre à leurs attentes si elle souhaite rester concurrentielle.

Faut-il que les entreprises payent une partie des arrêts maladie ou qu’elles décident d’une ligne budgétaire pour permettre à des professionnels de les accompagner à travers des actions préventives, efficaces et génératrices de bien-être ? Voilà qui serait plus positif et plus utile pour diminuer les arrêts maladie plutôt que de chercher à savoir qui doit les payer!

Et si une telle décision devait être prise par l’état, cette ligne budgétaire transformée en actions chiffrées et mesurées ne pourrait-elle pas permettre aux entreprises qui s’y engagent de ne pas payer les premiers jours d’arrêts maladie ?

 

*« L’ennui prolongé de même que le manque de signes de reconnaissances, accélère la détérioration affective et physique ; pour éviter les souffrances de l’ennui, chacun cherche à occuper son temps ». (Naître gagnantMuriel James, Dorothy Jongeward – InterEditions)

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